Login

Rencontres. Les pros du paysage réunis pour Le Nôtre

Dans le cadre des premières rencontres André-Le Nôtre, le paysagiste Michel Desvignes (à droite) commente la visite d'un jardin versaillaisPHOTO : N. ROUS, VAL'HOR

De nombreux professionnels ont participé aux journées Le Nôtre à Versailles, partagées entre visites de terrain, conférences et tables rondes.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les premières rencontres André-Le Nôtre, organisées par l'interprofession Val'hor, ont remporté un large succès. Elles ont réuni près de 500 personnes dont plus de la moitié a participé à l'ensemble des festivités, visites, séance plénière et tables rondes, sans oublier deux soirées au Potager du Roi et au château de Versailles.

Le grand intérêt des visites sur le terrain est d'échanger avec les concepteurs paysagistes, les maîtres d'ouvrages et parfois avec les jardiniers gestionnaires. Ce qui a, par exemple, été le cas de l'atelier « Reconquêtes urbaines en Val-de-Marne » au cours duquel il a été possible de visiter le parc du Coteau de Bièvre, un espace en cours d'élaboration partiellement situé sous l'A86, puis le parc de la Plage bleue à Valenton, réalisé sur une ancienne carrière d'exploitation de sable.

En introduction aux tables rondes du mardi matin, Érik Orsenna a rappelé ce que Le Nôtre avait apporté : « Il a été à la fois le maître de la géométrie vivante et celui des perspectives. Il a su utiliser avec génie l'eau pour refléter les paysages, rassembler les métiers au service d'un projet et d'un donneur d'ordre. » Pour Jean-Pierre Le Dantec, ancien directeur de l'École d'architecture Paris La Défense, « le 400e anniversaire lui redonne sa place de créateur ancré dans la modernité avec un sens aigu de l'aménagement du territoire ».

Des jardins pour une urbanisation plus supportable

Au cours de la première table ronde, les intervenants ont débattu sur les raisons qui conduisent au regain d'intérêt pour les jardins. Pour le géographe Michel Lussault, il est d'abord lié au mouvement d'urbanisation généralisé sans précédent qui est en marche depuis un siècle. Autres éléments explicatifs, le développement de nouvelles aspirations sociales et culturelles des citoyens et le retour de la question environnementale sur le devant de la scène. Le jardin s'apparente à la place publique des civilisations passées. Et Michel Corajoud de préciser que la particularité du jardin, c'est qu'il s'agit d'un milieu vivant en perpétuelle évolution, qui rapproche l'homme de son corps. La deuxième table ronde sur le thème « Quelle nature dans la ville ? » a tourné essentiellement sur un débat d'école concernant la façon de parler de la végétation en ville (nature ou pas nature ?) et l'intérêt de la mise en place des politiques trames vertes et bleues, instrument technocratique abstrait pour les uns, outil d'aide à la gestion des territoires pour les autres. Les ateliers en salle du mercredi matin ont été nourris d'échanges d'expériences et de discussions. L'après-midi, deux des six équipes d'étudiants ayant participé au Workshop de trois jours sur le thème « Apprendre de Le Nôtre : proposer une vision contemporaine de ses concepts » autour d'un travail sur l'entredeux paysage entre le parc de Versailles et la plaine de Versailles, sont venus présenter leurs projets, audacieux et inventifs. La journée s'est conclue par la remise du premier prix international André-Le Nôtre à Michel Corajoud.

Yaël Haddad

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement